Le marché des ESN en France
1 – Le marché des ESN aujourd’hui
Qui sont-elles ?
Les Entreprises de Service Numérique (ESN), anciennement SSII, sont des entreprises spécialisées dans le secteur des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). Elles mettent les compétences digitales de leurs collaborateurs au service des entreprises en phase de transition numérique qui n’ont pas les ressources internes pour se digitaliser. Les ESN sont un acteur majeur de la conduite du changement en entreprise.
Elles se différencient des éditeurs de logiciels qui proposent simplement la création de solutions logicielles adaptées aux besoins de leurs clients. L’activité des ESN se rapproche de celle de consultants en Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication : le conseil IT.
La croissance des ESN
Les ESN sont en forte croissance depuis le début des années 2000. Ces dernières années tout particulièrement. Leur taux de croissance était de 3,1% en 2019, selon une étude menée conjointement par le Syntec Numérique et KPMG. Le chiffre d’affaires du secteur a atteint 57,8 milliards d’euros en 2019. Cette croissance constante se traduit dans le nombre d’employés du secteur, qui avoisine les 200 000.
Aujourd’hui, après la crise, la taille du marché du numérique a été réévaluée à 56,3 milliards d’euros. 53% du marché pour les ESN, ce qui correspond à 30,1 milliards d’euros. En 2021, la croissance estimée pour ces entreprises était de +4,4%.
Ces sociétés de conseil en services numériques profitent du besoin de digitalisation croissant des entreprises. Ainsi, 56% des entreprises françaises voient la transformation digitale comme une « opportunité ». Une opportunité de baisser les coûts, de réduire le temps passé sur de la saisie de données ou sur le partage des informations au sein de l’entreprise.
À cela s’ajoute la modification profonde des processus de gestion, liée à la croissance du digital. Tous ces facteurs créent un contexte favorable au développement des ESN, dont les principaux clients sont les SMACS (Social, Mobile, Analytique, Cloud, Sécurité), puis la Banque, l’assurance et le service aux professionnels.
2- La guerre des talents : un enjeu des ESN
Les compétences des collaborateurs
La valeur ajoutée d’une ESN réside dans les compétences techniques de ses collaborateurs. Mais aussi des programmeurs informatiques et ingénieurs qui sont les seuls capables de mettre en place les outils digitaux qui répondent aux besoins de leurs clients.
La rareté des profils et la guerre des talents est un des principaux défis auxquels les ESN font face. « Les freins au développement des ESN ne sont pas du côté de la demande, mais bien du côté de l’offre de compétences » selon le Syntec Numérique. Dès lors, le recrutement et la conservation des talents sont un facteur clé du développement des sociétés de service informatique. Dans ce contexte, la montée en puissance des freelances est une opportunité, car elle offre plus de flexibilité.
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Une employabilité élevée
Ce marché du travail en flux tendu confère aux programmeurs informatiques une employabilité très élevée aujourd’hui : 86% des ESN proposent en priorité un CDI, plutôt qu’un CDD ou un statut de freelance. Cela traduit un besoin de sécuriser ses salariés. 75% des sociétés de service informatique déclarent avoir rencontré des difficultés à trouver des candidats adaptés aux derniers postes qu’ils proposaient.
Aujourd’hui, plus que jamais, tout le monde recherche des data scientists, des informaticiens et experts de cybersécurité. La digitalisation des processus en entreprises et des parcours clients ou la création de nouveaux services, par exemple, créent de nombreux besoins en IT. Beaucoup d’entreprises veulent faire appel à des externes. Les ESN peuvent tirer profit de cette forte demande de talents en réévaluant les prix de leurs prestations.
Quel impact ?
Cette course aux talents impacte directement les stratégies de développement des sociétés de conseil en transformation digitale. Celles-ci redoublent d’efforts pour gagner la bataille des talents. Les stratégies de croissance externe sont les premières à être influencées, elles deviennent une conséquence de ce besoin. En effet, selon le Syntec Numérique, le rachat d’une ESN concurrente est motivé à 51% par l’acquisition de ses développeurs (ce chiffre monte jusqu’à 60% pour les PME), et seulement à 31% par l’acquisition de sa base de clients.
De plus, les entreprises de service numérique sont contraintes par la faiblesse de leurs marges, qui sont en moyenne de 15%, contre 24% pour l’ensemble du secteur tertiaire non financier. Leur activité étant directement liée au nombre de talents placés chez leurs clients, le volume des projets, et donc le recrutement de nouveaux talents est le principal moyen d’augmenter leur chiffre d’affaires et leur profit.
Toutefois, la question de l’optimisation du pilotage des sociétés de service informatique revient de plus en plus comme un moyen d’augmenter les marges. En effet, face aux difficultés rencontrées dans le recrutement de nouveaux collaborateurs, des questions comme celles de l’optimisation de la charge des programmeurs en poste et la réduction du temps passé sur des tâches non facturables grâce à l’automatisation des tâches récurrentes devient un réel sujet. Des solutions de pilotage répondant à ce besoin d’optimisation commencent à émerger.
Un autre frein pour les ESN ?
Enfin, la protection des données représente un autre frein au développement des ESN. Les clients sont de plus en plus sensibles à ce sujet, et peuvent se montrer frileux face à une transition digitale complète, par crainte de voir leurs données corrompues ou piratées. Cette prudence, justifiée par ailleurs, implique une exigence croissante des clients en termes de sécurité des données, ce qui pousse les ESN françaises à optimiser le pilotage de leur activité.
3- Le défi de l’internationalisation des ESN françaises
Un sujet peu traité encore aujourd’hui est celui du degré d’internationalisation des ESN françaises, qui reste très faible par rapport à leurs concurrents européens. Selon le panorama dressé conjointement par le Syntec Numérique et KPMG, les ESN françaises réalisent en moyenne 18% de leur chiffre d’affaires à l’étranger, et cette part tombe en-dessous de 10% lorsque l’on parle des PME et des ETI.
Si cela peut s’expliquer par la croissance régulière du marché français, cette dernière n’en reste pas moins inférieure à la croissance moyenne mondiale du secteur. La valeur ajoutée que représente l’internationalisation pour les ESN ne semble pas être totalement prise en compte par les anciennes SSII, puisque l’étude du Syntec Numérique et de KPMG montre que la majorité des ESN françaises considère la France comme le marché le plus porteur.
Quels sont justement les avantages de l’internationalisation ?
Le fait de s’exporter à l’étranger, pour une SSII, permet d’abord d’apporter une réponse à la grande problématique des ESN : le recrutement de talents. En effet, le fait de s’implanter sur un nouveau marché permet aux Entreprises de Services Numériques de s’intégrer dans un nouveau bassin de talents, et donc d’augmenter leurs chances de trouver la perle rare.
Ce premier avantage en entraîne un autre : la performance des ESN étant, jusqu’à un certain point, proportionnelle à leur taille, le fait d’augmenter les effectifs en s’implantant à l’étranger, et donc de profiter d’un vivier de talents plus large, permet d’atteindre plus rapidement une taille critique.
Enfin, si le marché français de la transformation digitale est en effet porteur, les marchés étrangers le sont au moins autant. En effet, les ventes des ESN allemandes par exemple représentent le double de celles de leurs homologues de l’hexagone. Dès lors, pourquoi ne pas profiter du marché de ce pays voisin, tout en jouissant des bénéfices de l’internationalisation évoqués plus haut ?
Certains semblent l’avoir compris, puisque malgré sa faiblesse, le degré d’internationalisation des ESN françaises augmente sensiblement depuis 2017. Il est motivé à 68% par l’accompagnement d’un client actuel dans sa stratégie d’implantation à l’étranger.
Le problème que pose l’internationalisation peut s’apparenter à celui qui se pose actuellement avec l’augmentation de la part des effectifs en remote : comment piloter efficacement les projets d’une ESN à distance ? En effet, il est déjà de plus en plus chronophage d’avoir une bonne visibilité sur le staffing et les projets en cours de ses collaborateurs quand ceux-ci sont en France, en télétravail, alors l’internationalisation peut bien attendre demain…non ?
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