COVID-19 : L’impact sur le secteur du conseil

Cabinets de conseil
Shannon M 16 avril 2020
Impact of Covid-19 on consulting industry

Comment le coronavirus affecte-t-il l’industrie du conseil ?

La pandémie de Covid-19 a perturbé l’économie mondiale comme jamais auparavant. Du secteur du voyage aux petites entreprises, toutes les entreprises perdent des revenus à mesure que les jours de confinement augmentent. Il est difficile de dire dans quelle mesure le Covid-19 a créé un impact sur l’industrie du conseil. Selon une étude réalisée par Consultancy.org, l’industrie mondiale du conseil pourrait perdre jusqu’à 30 milliards de dollars de revenus en 2020. Depuis la crise financière de 2008, l’industrie du conseil a connu une croissance exponentielle. La valeur du marché du conseil est estimée à 160 milliards de dollars. Le coronavirus a poussé les clients à retarder leurs projets ainsi qu’à annuler des plans futurs. Cela a été un coup dur pour l’industrie du conseil, car les revenus diminuent. Source Global Research a collecté des données auprès de diverses sociétés de conseil à travers le monde pour comprendre l’impact de cette pandémie sur l’industrie du conseil. La recherche a conclu que Covid-19 pourrait réduire la taille du secteur du conseil de 19%. Cela se traduit par une diminution de la valeur du marché de 160 milliards de dollars à 130 milliards de dollars en 2020. Les marchés mondiaux de conseil, comme celui du Royaume-Uni (plus grand marché de conseil), ont connu une croissance stagnante. Cela est dû à la sortie du Royaume-Uni (Brexit) de l’Union européenne. La croissance est passée à 4% l’année dernière, ce qui en fait la progression la plus lente depuis 2012. Outre le Royaume-Uni, la scène du conseil en Europe est également en déclin. Le marché européen génère 12 milliards d’euros de revenus provenant d’Allemagne, d’Autriche et de Suisse combinés. La contribution de l’Allemagne au marché européen du conseil en termes de revenus est de 85%. Faisant de l’Allemagne le deuxième plus grand marché après le Royaume-Uni. Cela est dû au fait que le marché allemand possède une base de fabrication automobile étendue. Tout comme la Grande-Bretagne, l’Allemagne a été frappée par la situation Covid-19. La chaîne d’approvisionnement et l’industrie manufacturière sont susceptibles de voir une forte baisse de leurs revenus et leur marché devrait se contracter plus que la moyenne.

Une opportunité pour les consultants :

La situation actuelle n’a pas seulement affectée l’industrie du conseil, c’est toute la manière de travailler des consultants qui se trouve transformée. Le travail à distance est chose courante dans le conseil. Sur site, au siège du client ou à domicile, le travail à distance fait partie de la vie courante d’un projet en conseil. L’adoption de nouvelles technologies qui facilitent le travail collaboratif à distance et l’automatisation des tâches récurrentes reste clé pour faciliter les projets qui désormais s’effectuent loin du client. La crise permet par ailleurs aux sociétés de conseil de se pencher sur leur organisation interne et se poser les bonnes questions.
  • Alors que beaucoup travaillent à optimiser les opérations de leurs clients, est-ce que les opérations internes sont optimisées ?
  • La visibilité sur les ressources et le planning est-elle suffisante ?
  • Peut-on automatiser notre gestion et nos process de staffing ?
  • Peut-on apporter à nos collaborateurs de meilleurs outils pour leur faire gagner du temps et améliorer la productivité de l’entreprise ?
Dans le même temps, la période représente une réelle opportunité pour le conseil. Les sociétés du monde entier se sont retrouvées obligées d’accélérer drastiquement leur transformation digitale pour répondre à cette situation inédite. Elles manquent souvent des compétences en interne pour mener à bien ces projets de transformation digitale. Elles font donc appel à des sociétés de conseil habituées à mener ce genre de projet our les aider. Par ailleurs, la crise du covid-19 a provoqué une pression sur le capital humain. La période nécessite des restructurations significatives pour absorber le choc. Les sociétés de conseil en RH ou en restructuration connaissent une forte demande pour appuyer les directions sur ces réorganisations. L’industrie du e-commerce pour les produits de nécessité a très vite retrouvé les niveaux d’avant-crise et les dépasse même. Les supply chains misent à rude épreuve doivent se réorganiser et requiert l’appui de ressources et compétences que seuls les consultants sont capables d’apporter à court terme. Il y a donc tout un pan de l’industrie du conseil qui bénéficie de cette situation grâce aux compétences et talents qu’ils sont capables de mettre à disposition immédiatement pour affronter des problématiques survenues si brutalement. Malgré ces opportunités qui bénéficient à une partie de l’entreprise, il semble que l’industrie du conseil soit tout de même fortement touchée par la crise. Selon une recherche publiée par consultancy.org, le secteur du conseil pourrait perdre au niveau mondial $30 milliards de revenu en 2020 (sur $2000 milliards). Depuis la crise de 2008, le secteur du conseil avait connu une très forte croissance. Mais la crise du coronavirus a poussé les clients a décaler leurs projets et dans certains cas les annuler. Cela entraîne nécessairement une chute du chiffre d’affaires des entreprises de conseil. Source Global Research a collecté des données de nombreuses sociétés de conseil dans le monde pour comprendre l’impact de cette pandémie sur l’industrie du conseil. La recherche a conclu que la crise pourrait réduire la taille du secteur de 19%. La baisse de croissance varie pour différentes raisons dans le monde. Aux UK par exemple (le plus important marché pour le secteur du conseil), la croissance stagne actuellement. Cela est principalement dû au Brexit qui avait déjà entrainé une contraction du marché de 4% l’an dernier en raison des incertitudes liées à la sortie du pays de l’Union Européenne. En dehors des UK, le secteur européen du conseil ralentit globalement. Le conseil en management représente un chiffre d’affaires combiné de $12 milliards pour la région Allemagne, Autriche, Suisse. L’Allemagne, 2e acteur du conseil européen contribue à elle seul à 85% du chiffre d’affaires global généré dans l’Union Européenne (UK exclus donc). Cela est dû au fait que l’économie allemande a une industrie automobile très puissante. Or cette industrie a été particulièrement touchée par la crise du covid-19. Il est donc à prévoir une baisse massive de l’activité en Allemagne, plus forte encore que dans les autres économies de la région.

Comment le marché européen du conseil essaie de se remettre ?

La reprise du marché européen du conseil pourrait être plus lente que celle aux Etats-Unis. Principalement parce que l’adoption et l’utilisation de la technologie est plus importante aux Etats-Unis qu’en Europe. Une part plus importante du travail des consultants se fait à distance des clients. Les sociétés européennes qui apportent du service sur le site du client, en fournissant par exemple des ressources dans le domaine IT vont connaître un impact plus important. Les sociétés de conseil européennes qui travaillent pour leurs clients depuis leurs bureaux seront moins affectées (stratégie, management, etc…) puisque la très grande majorité du travail peut se faire à domicile. Pour surmonter cette crise, il est probablement nécessaire que les sociétés de conseil diversifient davantage leurs services pour s’adapter à la situation et aux nouveaux challenges. Les sociétés multi-facettes qui fournissent une diversité de services ont plus de faciliter à réorganiser leurs ressources pour mettre l’accent sur les pôles moins impactés par la crise, et absorbent mieux le choc. Faire des choix stratégiques de repositionnement peut être aussi nécessaires. En Europe, les secteurs des loisirs, de l’aéronautique, et du tourisme vont être sérieusement impactés pour une durée longue en raison des interdictions de voyages qui vont perdurer au-delà du déconfinement. Les sociétés de conseil spécialisées sur ces secteurs doivent se réinventer rapidement et repositionner leur approche pour vendre des projets à d’autres secteurs moins touchés par la crise. Une baisse de 29% de la demande est prévu dans les services. La demande pour des missions de conseil va dans tous les cas fortement chuter dans ce secteur. Même pour le conseil lié à l’industrie de la santé, une baisse d’activité est à prévoir alors que l’industrie alloue toutes ses ressources à travailler à la recherche pour combattre le covid-19. A court terme l’impact se fera sentir, mais il est probable qu’en raison du manque de ressources dans ces sociétés, un appel d’air se crée à moyen terme pour les consultants qui seront positionnés sur le sujet.  Les consultants qui travaillent dans le secteur financier seront moins impacté. Le secteur financier comme les banques et services financiers agissent comme un pare-choc qui absorbe la crise pour le reste de l’économie. Il est donc à prévoir une forte demande en conseil dans ce secteur. En parallèle, les sociétés de private equity et de venture capital devraient être affectées à court terme alors que la valorisation de leur portefeuille est fortement impacté par le krach boursier survenu au moment de la crise. Mais cette baisse de marché ouvre des opportunités de rachat à meilleure valorisation. Les consultants en Transaction Services pourraient donc bénéficier de la situation. 

Les stratégies pour réduire l’impact du coronavirus sur l’activité :

1.Prioriser la sécurité et l’engagement des employés

Toutes les sociétés doivent prendre des mesures qui favorisent la flexibilité du travail. Si le travail à distance n’est pas réalisable, les sociétés doivent fournir le niveau de protection adéquat contre l’infection aux travailleurs

2. Optimiser la gestion financière

Les sociétés connaissent un choc de demande et un impact sur leur chiffre d’affaires. La priorité est d’injecter suffisamment de cash à court terme pour éviter tout manque de trésorerie qui pourrait entraîner la société à sa perte. Il faut aussi regarder ligne à ligne tous es coûts directs et indirects qui peuvent être réduits à court terme. Les sociétés doivent envisager plusieurs scénarios et les plans financiers et de trésorerie attachés à chacun d’eux, afin de rester agile mais anticiper les différentes situations. Il faut anticiper les manière de lever de la dette à court terme, obtenir des aides du gouvernement, et couper dans les dépenses moins essentielles à court terme.

3. Communiquer avec tous les acteurs de votre activité

Que ce soit avec les employés comme avec les clients, il est crucial de communiquer pendant cette période. Il faut aussi prendre contact avec les fournisseurs pour trouver des solutions logistiques alternatives le cas échéant. Il faut expliquer aux clients l’impact de la crise sur votre activité et les rassurer sur la situation.

4. Maximiser les aides gouvernementales et politiques de support

Il faut que les directions financières optimisent et “dérisquent” leur situation en allant chercher toutes les aides mises en place par le gouvernement : vérifier les crédits d’impôts, les réductions et décalages de charges, les garantie pour des prêts, … Tout ce support est crucial car personne ne sait comment la crise va impacter l’activité sur le long terme.

5. Favoriser la résilience et se préparer pour le retour à la normal :

Une fois toutes les stratégies de réduction des risques mises en place, il est temps de se concentrer sur l’exécution de celles-ci et l’évaluation de leur performance. Puis, il faut profiter des cette période pour se concentrer sur les autres sujets structurels : comment optimiser et réorganiser les ressources ? Comment améliorer l’infrastructure ? Comment simplifier les process ? Cette réflexion doit permettre de solidifer la société pour la préparer toujours mieux à répondre aux futures et inexorables crises.

References:

Article : The impact of the Coronavirus on the global consulting industry – Consultancy.org Article : Europe’s consulting industry hardest hit by Coronavirus – Consultancy.org