L’industrie du conseil face à la crise (2020).

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Shannon M 18 janvier 2021

L’industrie du conseil face à la crise : quelles perspectives pour 2021 ?

  • Bilan 2020 : L’impact de la crise en quelques chiffres
  • Perspectives pour 2021
  • Surmonter la crise

Alors qu’une nouvelle année commence, les compteurs ne sont pas remis à zéro comme beaucoup ont osé l’espérer. Le secteur numérique a, comme le reste du monde, été affecté par la crise économique et sanitaire de 2020. Le marché de ces entreprises doit aujourd’hui faire face à ce qui l’a affaibli, et ainsi essayer de puiser dans ses défaillances une nouvelle force pour 2021.

Un bilan plus ou moins lourd en conséquences pour certains mais, des conséquences belles et bien réelles qu’il faut considérer pour repartir fermement en janvier.

Bilan 2020 : L’impact de la crise en quelques chiffres

1. Le secteur numérique, moins impacté qu’attendu

Le Syntec Numérique, syndicat français et organisation professionnelle des acteurs du numérique, a partagé début décembre 2020 les résultats de sa deuxième conférence semestrielle de l’année. Contrairement à ce que l’on aurait pu penser aux vues de la situation compliquée de la première moitié de l’année, nous pouvons remarquer un secteur numérique subissant un impact moins lourd que prévu.

La baisse du chiffre d’affaires, initialement anticipée à -6,7 % s’est finalement élevée à -4,6 %, soit 2,1 points de plus qu’attendu. Ce que l’on pourrait considérer comme un soulagement n’est pas vrai pour tous les métiers du secteur. En effet, les éditeurs de logiciels ont vu une croissance relativement élevée comparée aux autres métiers : une hausse de +0,3 % du chiffre d’affaire contre -4,2 % pour les ESN par exemple.

Selon le Syntec Conseil, sur l’ensemble de l’année il semble avoir eu un recul de l’activité de -11 % et une baisse des effectifs de -2 %.

2. Le conseil en technologie : secteur le plus touché

En ce qui concerne les cabinets de conseil, les chiffres du Syntec Numérique et ceux du Syntec Conseil ne sont pas exactement en unisson mais tous deux s’accordent sur un recul de l’activité conséquent : -5 % et -11 % respectivement. Le conseil en technologie accuse le coup, il est quant à lui, celui qui fût le plus affecté par la crise avec une baisse importante de -12,3 %.

Pour enfoncer le couteau dans la plaie, les ICT sont dans une situation de détresse sur le marché de l’emploi avec plus de 10 000 postes en danger, à l’inverse du reste du secteur. Environ 2 entreprises sur 3 prétendent avoir augmenté leurs effectifs en 2020 d’après Syntec Numérique.

Qu’est-ce que cela signifie pour l’année à venir sachant qu’en 2019, le conseil en technologie a connu une croissance de +5 % ? Considérons cette expression populaire : « One step forward, two steps back» ; si ceci devient la nouvelle tendance pour les ICT, devons-nous commencer à lancer un appel d’alerte ?

3. Un rebond de la croissance, limité selon les secteurs

La courbe semblerait pouvoir se relever pour 2021, un rebond est à prévoir pour la croissance mais restera limité. Si nous continuons avec notre analogie : ”Let’s just put one foot in front of the other”. Les éditeurs de logiciels vont continuer sur leur lancée et rebondir avec une croissance qui augmentera de +3,8 %, les ESN eux, verront leur croissance s’élever à +1,1 %, ce qui reste positif si nous le comparons aux ICT qui prendront plus de temps à se relever et subiront de nouveau une décroissance (-3,3%) à plus faible « coût » que 2020 semble-t-il, d’après ces chiffres.

Le Syntec Numérique prédit une hausse de +1 % pour le secteur du numérique dans son ensemble.

« Ce rebond reste toutefois limité et conditionné à la situation économique des clients : les renégociations de contrats fournisseurs (donc de pression sur les prix) constitueront la deuxième priorité en matière d’IT pour 60% des clients des entreprises du numérique, qui ont déjà lancé ou lanceront des projets en ce sens en 2021. » Syntec Numérique

Perspectives pour 2021

1. Faire face aux difficultés et enjeux

En plus du recul de l’activité et d’une baisse du chiffre d’affaire, l’une des nombreuses manières dont l’industrie du conseil a été affectée ces derniers mois se reflète dans le processus de recrutement qui a radicalement changé.

Habituellement, les cabinets se précipitent sur les jeunes diplômés de grandes écoles, mais ce printemps dernier cet engouement fût vite abrégé. Le Monde s’est intéressé à cette problématique et nous indique dans un article que la grande majorité des entretiens avec des diplômés de grandes écoles n’aboutissent pas, obligeant ces futurs juniors à tirer un trait sur un CDI à la sortie d’école pour se rabattre sur un stage en attendant que le marché de l’emploi, impacté par la crise du Covid-19, évolue positivement.

Cette phase de recrutement a été inhabituellement réduite chez les Big Four autant que chez d’autres cabinets de conseil ou d’audit, comme Kéa en Île-de-France , qui a embauché 40 % de moins ; ce qui a engendré une forte compétition.

Ce ralentissement dans le recrutement n’annonçait rien de positif pour l’année à venir, toujours est-il que changer d’optique pour 2021 était primordial pour continuer d’avancer. Prenons l’exemple du Moyen Orient qui a fait preuve de résilience d’après cet article sur Consultancy-me.com : La gestion de la crise se fait différemment selon les pays, le Moyen Orient a fait un grand pas en avant avant la fin de l’année 2020 en prévoyant de recruter de nouveaux consultants dans les mois prochains malgré la perspective menaçante que le marché du conseil pourrait « perdre jusqu’à un cinquième de sa valeur – soit 600 millions de dollars » (au Moyen Orient).

D’après un sondage de Bayt and YouGov, 58 % des répondants au Moyen Orient ont planifié de recruter des consultants en décembre 2020, et 81 % prévoient de le faire en 2021. Ils sont donc en tête de liste « en termes d’intention d’embauche ». Les autres pays ont eux aussi peu à peu repris le dessus retrouvé le rythme.

Ce qui a permis de rebondir s’avère être le changement d’organisation lié à l’adaptation au travail numérique. En effet, l’industrie du conseil partout dans le monde a relevé ce nouveau défi : l’accélération de la digitalisation, qui est indispensable aujourd’hui pour gérer les activités internes et projets numériques.

2. Nouvelles tendances et transformation numérique

La crise a entraîné de nouvelles tendances émergentes, la technologie et le numérique ont une place majeure dans le secteur du conseil et permettent une coordination plus large avec des équipes dans le monde entier. Cela facilite aussi le processus de compréhension des besoins des clients grâce à l’utilisation de plateformes virtuelles.

Selon cet article de blog : « Les entreprises liées à la technologie sont en plein essor et s’appuieront de plus en plus sur le conseil pour exploiter les conditions favorables actuelles. Cela peut renforcer la demande de mandats liés à la stratégie et aux opérations pour les cabinets de conseil ».

3. Préserver l’expertise

L’accélération numérique – ou le conseil 4.0 – et la nouvelle approche du travail à distance ont changé la donne. 2021 est une année très exigeante pour les consultants en termes de compétences et de connaissances plus spécialisées. L’exigence des entreprises à recevoir des solutions plus personnalisées, approfondies et adaptées à leur activité depuis le début de la crise a fortement encouragé l’industrie de conseil à privilégier des engagements de contribution plus larges et des stratégies à long terme. Cela de manière à mettre en avant le rôle des experts qui sauront se démarquer grâce à leurs différentes compétences dans des secteurs divers.

Le recrutement cible de plus en plus des candidats experts dans un domaine particulier, nous parlons ici d’expertise sectorielle.

Surmonter la crise

1. Investir dans l’IT

Godefroy de Bentzmann, président du Syntec Numérique, affirme que « le marché du numérique résiste mieux que la moyenne des secteurs en France, car il est stimulé par la transformation digitale des organisations ». Ceci en dit long sur l’importance d’investir dans la technologie pour triompher de la crise et assurer la continuité des activités à travers l’amélioration des plateformes virtuelles et la digitalisation des processus.

«La pandémie continuera à façonner les stratégies commerciales en 2021, et les consommateurs s’attendront à des expériences utilisateur plus rapides, plus fiables et plus sûres. Les entreprises de TMT qui peuvent répondre à ces besoins des clients, tout en reconstruisant leurs industries pour la croissance, deviendront probablement des leaders l’année prochaine et au-delà. » Kevin Westcott, responsable des TMT de Deloitte aux États-Unis.

2. Une vague d’optimisme à l’horizon

La crise a encouragé plus que dans le passé, nombre de consultants à devenir indépendants. Plusieurs PDG des plateformes de conseil en management indépendantes ont exprimé que le conseil indépendant, particulièrement, connaîtrait une forte croissance en 2021 à l’instar des sociétés de conseil qui sont déjà sur la bonne voie.

Aux États-Unis, Rob Biederman (Catalant), dit avoir vu « la taille moyenne de (leur) projets augmenter de 30 % d’une année à l’autre ». En France, Martin Videlaine (NC Partners) prévoit de voir «la fonctionnalité croissante des plates-formes entièrement numérisées » et la disparition des frontières entre les cabinets de conseil en gestion classiques et les plateformes, ce qui conduirait d’autres fusions et une forte croissance.

Le secteur du conseil prévoit dans son ensemble des travaux de restructuration avec leurs entreprises et une accélération de leur activité, notamment grâce à une expertise considérable des consultants indépendants, l’optimisation des plateformes virtuelles et bien entendu grâce à cette capacité d’adaptation et de résilience dont ont fait preuve les sociétés de conseil tous domaines confondus, autour du monde.

Lisez cet article sur comment les ESN font face à la crise en 2021.

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